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25 juin 1854 : Tardy de Montravel fonde Port-de-France (Nouméa)


Louis Tardy de Montravel, fondateur de Port-de-France le 25 juin 1854. Le nom indigène du site était Numéa.
Louis Tardy de Montravel, fondateur de Port-de-France le 25 juin 1854. Le nom indigène du site était Numéa.
Tahiti, le 6 novembre 2020 - En 1854, au mois de juin, début de l’hiver austral, la corvette militaire La Constantine jette l’ancre bien à l’abri d’un site naturel qui, c’est une évidence pour son capitaine, sera désormais le plus sûr, le plus vaste et le mieux placé stratégiquement des postes français en Nouvelle-Calédonie. Le 25 juin, le capitaine de vaisseau Louis-Marie François Tardy de Montravel fonde un poste militaire qu’il baptise Port-de-France, devenu en 1866 Nouméa.

Louis-Marie François Tardy de Montravel, âgé de 43 ans en 1854, n’était pas un marin tombé de la dernière pluie lorsqu’il arriva en Nouvelle-Calédonie. Il avait déjà derrière lui une carrière remarquable et jusqu’à la fin de sa vie professionnelle, il se fit un devoir de toujours être à la hauteur des responsabilités que son pays lui confia.
Au moment de l’histoire qui nous intéresse, il commandait une corvette militaire appartenant à une force navale française, la « Division de La Réunion et de l’Indochine », commandée par le contre-amiral Laguerre.
Outre La Constantine, la division en question comportait trois autres bâtiments (voir encadré). A l’époque, la guerre de Crimée voyait s’affronter en Europe une coalition réunissant la France, la Grande-Bretagne et la Turquie face à la Russie.
C’est dans ce contexte que les navires français présents dans le Pacifique furent appelés à se joindre aux bâtiments anglais pour des actions qui se déroulèrent essentiellement dans la partie nord du Pacifique.

Le Caillou devient français

C’est à l’amiral Fébvrier Despointes que l’on doit la prise de possession par la France de la Nouvelle-Calédonie fin septembre 1853.
C’est à l’amiral Fébvrier Despointes que l’on doit la prise de possession par la France de la Nouvelle-Calédonie fin septembre 1853.
En 1854, Tardy de Montravel avait d’autres soucis plus concrets que la lointaine guerre de Crimée. Il était stationné à Balade, là même où le capitaine James Cook avait séjourné à partir du 5 septembre 1774 et où, le 24 décembre 1843, avait débarqué la mission Amata emmenée par monseigneur Guillaume Douarre (1810-1853) afin d’évangéliser la Nouvelle-Calédonie. Même si cette mission connut des revers -dont le martyr du frère Blaise Marmoiton (1812-1852)- elle demeura le point d’atterrage des Français ; c’est si vrai que dans la rade de Balade, le bateau Le Phoque jeta ses ancres le 24 septembre 1853 ; à bord, l’amiral Auguste Febvrier Despointes prit officiellement possession de la région au nom de Napoléon III, empereur des Français.

Le développement du site était lent, même si les autorités françaises, conscientes de l’extrême dureté du climat du bagne de Cayenne souhaitaient accélérer le mouvement en mettant en place au plus vite une colonie de peuplement certes, mais surtout un vaste établissement pénitentiaire en Nouvelle-Calédonie (le premier convoi pénitentiaire arriva le 5 janvier 1864 à bord du navire L’Iphigénie. Il était composé de 250 transportés ou délinquants et criminels de droit commun, et relégués ou auteurs de délits ou petits crimes récidivistes).

En quête d’un port

Nouméa photographiée par la Nasa. La capitale de la Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui à l’étroit dans ses frontières, l’agglomération s’étendant au-delà des limites de la commune.
Nouméa photographiée par la Nasa. La capitale de la Nouvelle-Calédonie est aujourd’hui à l’étroit dans ses frontières, l’agglomération s’étendant au-delà des limites de la commune.
Tardy de Montravel, en marin avisé, s’intéressait plus aux eaux de la baie de Balade qu’à ce qui pouvait se passer à terre. Pour lui, il était clair que cette zone de la côte était très peu satisfaisante pour développer un port attractif et sûr. Qui plus est, situé à l’extrême nord-est de la Grande Terre, Balade n’était pas stratégiquement l’emplacement idéal pour les intérêts français.
C’est fort de ce constat que de Montravel prit la mer, à la fois pour soumettre à l’autorité de tutelle les tribus de la côte est (au sud de Balade) et pour en explorer toutes les possibilités. Il élimina d’entrée de jeu l’extrême nord du territoire, trop excentré.
Cap fut mis au sud. Mais las ! De reconnaissances en escales, le capitaine de La Constantine comprit vite que cette côte est n’offrait aucun refuge à la fois sûr et de taille suffisante. Hienghène, Poindimié, Canala, Thio, Yate, rien ne  convenait à ce que cherchait de Montravel. Finalement, passant par La Havannah et le canal Woodin, La Constantine remonta jusqu’à la vaste baie de Saint-Vincent qui avait été recommandée au capitaine français. Certes, la baie en elle-même était immense, mais elle était ensablée ou plutôt envasée et surtout de faible profondeur.

Les atouts de la presqu’île du sud

La rade de Port-de-France dessinée à partir d’un croquis ramené par un militaire en poste sur place.
La rade de Port-de-France dessinée à partir d’un croquis ramené par un militaire en poste sur place.
La machine à vapeur avait déjà fait son apparition dans la marine, de Montravel savait que le tonnage des navires ne ferait qu’augmenter au fil du temps et c’est donc d’un port naturel en eaux profondes dont il avait besoin.

Au passage, il avait remarqué que plus au sud de Saint-Vincent, un site paraissait fort intéressant ; encore fallait-il le reconnaître, ce qu’il fit en faisant demi-tour à Saint-Vincent, pour mettre le cap vers une avancée de terre lui paraissant propice à lui offrir le havre qu’il espérait tant découvrir.
Voici ce que de Montravel écrivit sur ce site : "Cette presqu’île du sud, très découpée, offre dans son profil plusieurs anses capables d’abriter un port. Une île court parallèlement à la côte, dont elle est séparée par un canal de trois milles de long sur un de large environ. Ce canal, qui offre partout un mouillage abrité de tous les vents est divisé en deux parties par une barre qui le coupe à son point le plus étroit, sans toutefois intercepter les communications de l’une à l’autre aux navires calant moins de cinq mètres. Il jouit de l’inappréciable avantage d’avoir deux issues : l’une à l’ouest, l’autre à l’est de l’île qui sert de défense vers le large".

James Paddon déjà sur place

Montravel, en prime, comprit très vite l’intérêt de la presqu’île (alors baptisée de son nom indigène, Numea) qui abrite aujourd’hui le cœur historique de Nouméa : un isthme relativement étroit rattachait cette péninsule à la Grande Terre, ce qui en faisait un point facile à défendre contre toute incursion d’indigènes en cas de troubles. Ce que se garde bien de dire de Montravel est qu’il n’a, en réalité, rien découvert du tout ; le site est en effet déjà bien connu et utilisé par un autre marin et commerçant puissant, l’Anglais James Paddon (23 septembre 1811-13 février 1861).

Cet aventurier, après son service dans la Royal Navy, se serait lancé avec succès dans le commerce de l’opium en Asie. Apprenant que le santal rapportait une petite fortune à qui savait s’en procurer, il s’établit avec un groupe de colons en 1844 aux Nouvelles-Hébrides, sur l’île d’Anatom. Sur place, trois activités retinrent son attention, le santal, les holothuries et le poisson séché. Il ouvrit aussi un comptoir de ravitaillement et un petit chantier naval pour fournir des vivres et réparer les bateaux de passage, baleiniers notamment. Des problèmes de santé et l’épuisement de la ressource en santal lui firent abandonner Anatom pour Tanna, mais en 1852 il quitta définitivement les Nouvelles-Hébrides pour un pays au climat plus sain, la Nouvelle-Calédonie.
Port-de-France, à cause de la confusion faite avec Fort-de-France en Martinique (notamment au niveau des Postes), fut finalement débaptisée et rebaptisée Nouméa en 1866.
Port-de-France, à cause de la confusion faite avec Fort-de-France en Martinique (notamment au niveau des Postes), fut finalement débaptisée et rebaptisée Nouméa en 1866.

Une petite ville sur l’île de Nou

En 1979, Nouméa fêta son 125e anniversaire, notamment avec ce timbre à l’effigie de Louis Tardy de Montravel.
En 1979, Nouméa fêta son 125e anniversaire, notamment avec ce timbre à l’effigie de Louis Tardy de Montravel.
Parvenu sur place, il acheta au chef local l’île de Nou, idéalement placée sur un axe Sydney/Nouvelles-Hébrides : en 1851, il s’établit sur la côte nord-ouest, l’actuelle anse Paddon, car il s’y trouvait très abrité des puissants alizés et surtout il y avait découvert une source d’eau douce.

Au fil du temps, Paddon étant un commerçant né, les affaires devinrent prospères, tant grâce aux indigènes qui venaient y troquer des produits manufacturés que grâce aux navires européens qui savaient trouver là un accueil chaleureux dans un cadre complètement pacifié ; comme à Anatom, ils pouvaient se ravitailler et effectuer des réparations en toute sécurité. C’est dire que lorsque de Montravel « découvrit » le site, il ne fit en réalité que s’installer en face de l’île occupée par Paddon. Et le petit poste militaire que fit bâtir de Montravel, baptisé Port-de-France (qui deviendra Nouméa en 1866), était bien peu de choses face aux installations de Paddon ; ce dernier employait 80 Européens, 200 indigènes et des Chinois dans ce qui ressemblait plus à une petite ville qu’à un simple comptoir.
 

Pas une goutte d’eau potable

Mieux même, lorsque la marine française décida de s’installer sur le site qui faisait face à l’île de Nou, Montravel se trouva confronté à une difficulté de taille : sur sa presqu’île très marécageuse, il n’y avait pas une goutte d’eau potable. Si Paddon avait choisi l’île de Nou, c’était assurément pour sa source qui ne se tarissait jamais. Il y avait bien un ruisseau qui coulait à Yahoué, mais il se trouvait à dix kilomètres du centre de l’actuelle Nouméa. Quant à la rivière plus importante, la Dumbéa, elle était située à une vingtaine de kilomètres.

Malgré ce handicap de taille, de Montravel n’hésita pas une seconde : il lança la construction, à terre, d’un petit poste fortifié, le fort  « La Constantine ». Paddon n’y vit aucun inconvénient et cohabita le plus harmonieusement possible avec les Français, leur fournissant bien entendu de l’eau douce lorsqu’ils en avaient besoin, ceux-ci le laissant développer ses affaires (Paddon fit même de l’élevage -bétail, moutons, porcs, chevaux- pour fournir de la viande dans toute la région).

Pour mieux mesurer la puissance économique de Paddon face aux forces françaises quelque peu « maigrichonnes » installées à quelques encablures de l’île de Nou, il faut rappeler que le négociant anglais était à la tête d’une armada de vingt bateaux lui permettant de commercer avec ses comptoirs disséminés tout au long des côtes calédoniennes et dans les archipels voisins.
Paddon avait la puissance économique et financière, les Français le pouvoir politique ; plutôt qu’un affrontement stérile, la cohabitation ne cessa de se développer, chacun y trouvant son compte, au point que Paddon obtint le 30 mars 1855, pour les services rendus à la petite communauté française de Port-de-France, une concession officielle lui permettant de disposer de l’emplacement qu’il occupait déjà sur l’île de Nou.

Paddon s’efface...

Sur cette vignette postale émise par les postes calédoniennes pour le centenaire de la ville, Port-de-France en 1859.
Sur cette vignette postale émise par les postes calédoniennes pour le centenaire de la ville, Port-de-France en 1859.
Malgré tout, du côté de Sydney, on n’avait pas apprécié la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France et des sentiments hostiles se développèrent à Nouméa comme à Sydney, les uns contre les Britanniques, les autres contre les Français. Préférant anticiper avant que le vent ne tourne à son désavantage, Paddon vendit ses installations en 1847. Il en tira 40 000 francs, ce qui, à l’époque, était une somme considérable. En décembre 1858, il obtint une concession de quatre mille hectares à proximité de la baie de Dumbéa. Devenu un notable respecté de la colonie française, Paddon ne devait pas, malheureusement pour lui, jouir très longtemps de son nouveau statut de riche agriculteur puisqu’une angine de poitrine ou une péricardite mal soignée l’emporta le 13 février 1861 à 49 ans seulement. Sa tombe se trouve sur la commune de Paita.

Quant à Port-de-France, petit à petit, les commodités du site firent que le petit fortin devint une bourgade avant de s’imposer en 1879 comme le chef-lieu de cette colonie. Il ne fallut en réalité qu’une douzaine d’années pour que s’effectue un basculement au moins économique entre Balade et Nouméa.
Tardy de Montravel avait vu juste, même si, une fois de plus, le mérite de la découverte de ce site et de sa mise en valeur reviennent non pas à cet officier français mais à l’Anglais James Paddon qui avait en quelque sorte largement préparé le terrain.

90 ans en quelques dates

Une des premières cartes de Nouméa élaborée au XIXe siècle. On comprend que la rade était  (et est toujours) particulièrement bien protégée.
Une des premières cartes de Nouméa élaborée au XIXe siècle. On comprend que la rade était (et est toujours) particulièrement bien protégée.
   •    25 juin 1854 : naissance de Port-de-France qui devient Nouméa le 2 juin 1866.
    •    1856 : Nouméa compte 921 habitants, dont 113 militaires.
    •    1858 : construction, près du fort Constantine, de l'église Sainte-Clotilde, première église de Nouméa, détruite par un incendie en 1890.
    •    1875 : destruction du fort Constantine, remplacé par l’hôpital.
    •    1876 : les premiers réverbères au pétrole éclairent les rues de Nouméa.
    •    1879 : Nouméa devient le chef-lieu de la Nouvelle-Calédonie. Le kiosque à musique est construit sur la place des Cocotiers par les déportés.
    •    1880 : l’hippodrome de Magenta organise ses premières courses.
    •    1887 : la ville inaugure ses lampadaires à gaz, grâce à l’usine installée au Vallon du Gaz.
    •    1893 : l’eau, depuis 1877 captée dans la Yahoué, est acheminée par une conduite en provenance de la Dumbéa. Ouverture du temple protestant le 18 juin.
    •    1894 : inauguration de la fontaine Céleste et consécration, le 14 juin, de la cathédrale Saint-Joseph.
    •    1900 : apparition des premiers transports en commun, les omnibus Garrigou.
    •    1902 : naissance de la bibliothèque Bernheim, grâce à un don du mineur alsacien Lucien Bernheim.
    •    1908 : premières routes goudronnées. En 1929, elles le seront toutes.
    •    1909 : après une première expérience pointe Chaleix, une usine de fusion du minerai de nickel est inaugurée à Doniambo, propriété de la Société des Hauts Fourneaux. Elle deviendra la SLN…
    •    1912 : circulation des premières automobiles.
    •    1914 : le chemin de fer relie Nouméa à Païta.
    •    5 avril 1932 : à l’occasion de l’atterrissage du Biarritz, qui vient de réaliser la première liaison aérienne France-Nouvelle-Calédonie, la ville s’éclaire à l’électricité pour la première fois. L’Union électrique coloniale (Unelco) en assure la production.
    •    1936 : construction de la digue de Ducos, pour relier l’île à la ville à hauteur de Montravel.
    •    1938 : 1 394 premiers abonnés bénéficient de l’eau courante.
    •    1942-1946 : la « présence » américaine va transformer Nouméa. Les GI’s créent de nouveaux quartiers comme Motor Pool et Receiving, aménagent des zones jusque-là inoccupées et remblaient des marais. À l’Anse Vata, ils établissent le Pentagone du général Patch (actuel complexe de la Promenade).
      
Extrait du site www.noumea.nc/decouvrir-noumea/histoire-et-patrimoine/noumea-de-1854-aujourdhui/les-dates-importantes

Tardy de Montravel le "Guyanais"

Hommage des postes calédoniennes à la corvette La Constantine commandée par Louis Tardy de Montravel.
Hommage des postes calédoniennes à la corvette La Constantine commandée par Louis Tardy de Montravel.
Si Louis-Marie François Tardy de Montravel est connu dans notre région pour avoir fondé Nouméa, ce ne fut, à l’échelle de sa carrière, qu’une brève péripétie tant il s’illustra sur de nombreux terrains d’action, dont la Guyane.
Ce fils de colonel entra à l’école navale en 1823 à l’âge de douze ans. En 1833, lieutenant de frégate, il est membre de l’expédition de Dumont d’Urville en Antarctique. Brillant collaborateur de l’explorateur, il décroche le grade de lieutenant de vaisseau en 1839 et la légion d’honneur en 1842. Il est commandant de La Boulonnaise de 1842 à 1845, en poste au Brésil, en charge de la cartographie complète des côtes nord, de l’embouchure de l’Amazonie (il remonte le fleuve sur mille kilomètres) et des côtes de la Guyane. Il est promu capitaine de corvette en 1846.
Commandant de la corvette L’Astrolabe en 1847, il rejoint l’Argentine pour la Guerre de la Plata et en ramène le traité de paix. Promu capitaine de vaisseau le 2 février 1852, il prend le commandement de la corvette La Constantine ; cap sur la Nouvelle-Calédonie dont la France vient de prendre possession. Après la fondation de Port-de-France (Nouméa), devenu « commandant » de la Nouvelle-Calédonie en 1854, il rédige le code qui dessaisit les chefs coutumiers d’un certain nombre de droits, dont celui de rendre la justice.
Les conséquences de la guerre de Crimée l’amènent à quitter le Caillou avec La Constantine pour se rendre en opérations dans le Pacifique Nord. En 1856, il regagne la France où il publie ses travaux notamment sur la mer très peu connue alors d’Okhotsk. En février 1859, il est nommé 41e gouverneur de la Guyane française, renouant ainsi avec ses premières amours, lors de son affectation au Brésil. S’il tente d’améliorer les conditions de vie des bagnards, le climat lui est aussi néfaste qu’il l’est pour les prisonniers. Malade après une inspection sur le fleuve Maroni, il quitte Cayenne le 1er mai 1864. En convalescence en France, très affaibli, il décède à Elbeuf, sa ville natale, le 5 octobre 1864, à 53 ans seulement. Il avait le grade de contre-amiral depuis février 1864.
Un quartier ouest de Nouméa porte son nom. Une stèle inaugurée en 2004 rappelle aux Nouméens le souvenir de celui qui fonda leur ville. La stèle se trouve rue James Cook, face au musée maritime. On peut lire gravé sur la pierre : "Hommage au contre-amiral Louis TARDY DE MONTRAVEL 1811-1864 Capitaine de vaisseau, commandant de la corvette "la CONSTANTINE", assisté du Lieutenant de vaisseau "JOSEPH DE CASTELLANE", choisit le 23 juin 1854 la rade de Nouméa pour installer Port-de-France, chef lieu de la NOUVELLE CALEDONIE, qui prendra le nom de Nouméa en 1866".

Trois "commandants"

Avant de devenir une colonie à part entière, la Nouvelle-Calédonie fut rattachée à la Polynésie française, alors baptisée Etablissements français de l’Océanie (EFO).
A ce titre, les trois premiers responsables du Caillou eurent le titre de « commandant » (de 1853 à 1860). Il s’agit de :

- Auguste Febvrier Despointes (1796-1855) : 1853-1854, qui prend possession de la Nouvelle-Calédonie pour la France,
- Louis-Marie-François Tardy de Montravel (1811-1864) : 1854, qui fonde Port-de-France (future Nouméa),
- Eugène du Bouzet (1805-1867) : 1855-1858, qui organise la venue et l'installation des premiers colons.
Sur nos billets de 5 000 Fcfp, c’est l’amiral Fébvrier Despointes qui avait été mis à l’honneur dans les territoires français du Pacifique.
Sur nos billets de 5 000 Fcfp, c’est l’amiral Fébvrier Despointes qui avait été mis à l’honneur dans les territoires français du Pacifique.

Deux "armadas" françaises dans le Pacifique

Au début de 1854, la France dispose, dans le Pacifique, de deux forces navales.
La première porte le titre de « Division Navale de l’Océan Pacifique ». Elle est placée sous le commandement du contre-amiral Fébvrier-Despointes, qui a la charge des intérêts français sur toute la côte américaine et dans le Pacifique oriental.
La division comprend :
    •    La frégate La Forte, de 50 canons, commandée par le capitaine de vaisseau de Miniac, et portant le pavillon amiral.
    •    La corvette L’Euridyce, de 28 canons, commandée par le capitaine de vaisseau de la Grandière, le futur gouverneur de la Cochinchine.
    •    Le brick L’Obligado, de 18 canons, commandé par le capitaine de frégate de Rosencoat.
    •    La frégate L’Alceste, de 52 canons, commandée par le capitaine de vaisseau Le Guillou-Penannros, et qui vient de France en renfort.
L’amiral Février-Despointes a également sous son autorité le gouverneur des Etablissements français d’Océanie. Ce dernier est le capitaine de vaisseau Fage, qui sera remplacé à la fin de 1854 par le capitaine de vaisseau Dubouzet. Il a l’administration des îles françaises (Tahiti, Marquises, Nouvelle-Calédonie), et commande également une « subdivision » comprenant : la corvette L’Arthémise, de 32 canons ; la corvette à vapeur Prony, de 56 canons et l’aviso à vapeur Duroc, de 4 canons, plus quelques goélettes sans valeur militaire.

Le Pacifique occidental est le domaine d’une autre force navale française, la « Division de la Réunion et de l’Indochine », commandée, par le contre-amiral Laguerre.
Sa zone normale d’action comprend la Mer Rouge et l’Océan Indien, les mers de Chine et du Japon et les parages des îles de la Sonde.
Au début de la guerre de Crimée, la composition de la division est la suivante :
    •    La frégate Jeanne d’Arc, de 44 canons, commandée par le capitaine de vaisseau Jaurès et portant pavillon amiral.
    •    La corvette La Constantine, de 30 canons, commandée par le capitaine de vaisseau Tardy de Montravel.
    •    La corvette à vapeur Colbert, de 6 canons, commandée par le capitaine de frégate de Baudean.
    •    La frégate La Sibylle, de 50 canons, commandée par le capitaine de vaisseau de Maisonneuve, quitte à peine la France.

 

L’Anse Vata à Nouméa, lieu de détente et de repos pour une partie de la population durant les week-ends. Nouméa a la chance d’être un grand port et dans le même temps d’offrir de superbes plages aux résidents comme aux touristes.
L’Anse Vata à Nouméa, lieu de détente et de repos pour une partie de la population durant les week-ends. Nouméa a la chance d’être un grand port et dans le même temps d’offrir de superbes plages aux résidents comme aux touristes.


Rédigé par Daniel Pardon le Vendredi 6 Novembre 2020 à 02:00 | Lu 1864 fois